Drôme : pour limiter la casse, les clubs de crossfit de Valence ont investi
Le sport en intérieur est toujours interdit à cause des restrictions sanitaires et du troisième confinement. Ce qui n’empêche pas les amateurs de crossfit du bassin valentinois de s’adonner à leur passion. Une reprise en douceur rendue possible par des investissements importants.Par Thibaut CARAGE – 19 avr. 2021 à 18:35 | mis à jour à 18:49 – Temps de lecture : 3 min
Gaël Cortes, gérant de CrossFit Valence depuis 2015, a réalisé de gros investissements pendant une année compliquée afin d’organiser des cours en extérieur. Photo Le DL /T.C.1 /3
Un box noir stické en blanc, une dalle recouverte de tapis antidérapants, un rack de musculation avec des anneaux de gymnastique, et à l’abri des regards une piscine entourée d’une terrasse en bois : tout est réuni pour l’effort et le réconfort à CrossFit Valence. Le club installé dans la zone industrielle de Portes-lès-Valence a investi « une trentaine de milliers d’euros » afin d’aménager une zone extérieure. « C’était un projet lointain, mais le premier confinement a marqué un tournant pour moi. C’est un pari », reconnaît son gérant Gaël Cortes.
Un pari autant qu’une nécessité, pourrait-on dire, dans le secteur concurrentiel du crossfit. Car toutes les salles, ou presque, ont repris. Elles s’appuient sur les réglementations formulées par le ministère des Sports : l’activité est possible en extérieur, avec une distanciation de deux mètres minimum entre les sportifs. La jauge est limitée à cinq personnes par groupe, avec un coach masqué, et les vestiaires ne sont pas accessibles. La pratique ne change pas, mais les sportifs sont davantage influencés par les aléas météorologiques.
Le problème du couvre-feu
Des conditions pas idéales, mais qui suffisent pour certains adhérents. « Ceux qui reviennent sont super contents », résume Gaël Cortes, pionnier dans le bassin valentinois en 2015 de la discipline mêlant cardio, gymnastique et haltérophilie. « C’est important pour nous et nos adhérents pour ne pas perdre pied. Mais cette porte de sortie ne suffira pas », renchérit Damien Poncet, gérant de CrossFit SMLV, basé à Saint-Marcel-lès-Valence. Il a investi près de 20 000 € afin d’aménager, lui aussi, une zone extérieure. Mais il ne veut pas communiquer sur les réseaux sociaux sur une “réouverture”, préférant une “reprise”. « La preuve, je ne fais pas de vente actuellement. »
Car les conditions de travail s’avèrent restrictives. Trop, pour certains professionnels qui ne peuvent ni multiplier les séances, ni atteindre l’équilibre financier : « Des cours à cinq personnes, c’est une baisse de 50 % de notre activité », calcule simplement Damien Poncet. Le maintien du couvre-feu à 19 heures empêche également certains adhérents, qui travaillent en journée, de participer aux séances de crossfit. « On perd jusqu’à 80 % », estime un acteur du secteur. Qui survit, pour le moment, grâce aux compensations de l’État.
Les clubs redoutent l’avenir
Depuis 2015, le crossfit s’est installé en maître dans le bassin valentinois. Gaël Cortes a constaté cet impressionnant essor au fil des ans. « Nous étions les premiers à ouvrir. Depuis, une box (une salle dans le jargon, NDLR) a ouvert tous les six mois dans la région », rappelle le gérant de CrossFit Valence. Dans le bassin valentinois, trois grandes salles se partagent les parts du gâteau (CrossFit Valence, les Black Monkeys à Bourg-lès-Valence, et Crossfit SMLV à Saint-Marcel), tandis que d’autres espaces similaires se sont créés à Romans ou Bourg-de-Péage. Des salles de sport plus “classiques” ont également tenté de profiter de cette tendance, qui a seulement été stoppée par la pandémie mondiale.
La période actuelle va-t-elle marquer un frein pour la discipline ? Gaël Cortes prend cela « au sérieux », mais n’est pas anxieux pour le secteur. Damien Poncet se montre lui plus inquiet pour l’avenir financier des structures. Quand la Covid-19 aura quitté les poumons français, les boxes de crossfit, indépendantes, devront avoir les reins solides et la trésorerie suffisante pour surmonter une période plus calme. « Heureusement, nous avons des adhérents plus motivés que dans des salles de sport classiques », analyse Damien Poncet. Le secteur du fitness dans sa globalité, déjà très tendu dans le bassin valentinois , pourrait également subir les conséquences de la pandémie.